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La commune de Rebecq formait jadis deux circonscriptions différentes : Rebecq, qui dépendait de la mairie de Nivelles et où on suivait la coutume de cette ville (sauf pour les fiefs, qui suivaient celle de Genappe ou de Lothier), et la terre franche de Rognon, où, suivant toute apparence, les usages étaient les mêmes que dans la terre de Rognon, à Nivelles.
Les sires d'Enghien avaient à Rebecq haute, moyenne et basse justice. En 1441, ils y levaient un cens de 71 vieux blancs, 1 vieille maille, 11 livres 5 sous 6 deniers de Hainaut, 155 livres 11 sous tournois, 10 3/4 chapons, 80 muids de blé, le droit de congé, consistant en un dixième pour les héritages et un seizième pour les terres, les échéances de serfs et de bâtards etc. En 1556, le cens s'élevait à 71 deniers de blancs, 1 vieille maille tournois, 6 livres 4 sous 6 deniers de monnaie coursable, 113 sous 6 deniers de blancs, 20 sous de louvignois et 20 sous 5 deniers de blancs coursables (ces trois sommes pour les« desnouwées»), 15 1/2 pains, 93 1,4 chapons, 2 poules, 11 oisons etc.; 15 œufs payés par chaque habitant qui, à ce titre, avait le droit de pêcher dans la rivière de Quenast et de pâturer sur tous les waresquaix. A cette époque, les revenus de la terre de Rebecq s'élevèrent à 2,482 livres 6 sous 7 deniers, dont 147 livres 5 sous 5 deniers, provenant des cens et rentes; 240 livres, du fermage de la Court de Rebecque et de 36 bonniers 3 journaux qui en dépendaient; 60 livres, du fermage de 10 bonniers de terres près de la Genette; et 1,763 livres 6 sous 16 deniers, du produit de ventes de bois. En outre, le moulin à eau de Rebecque, qui était à deux tournants, et dont les ouvrages avaient été évalués à 1,469 livres 12 sous 4 deniers, s'affermait moyennant 49 muids 1 rasière de blé. Le seigneur d'Enghien avait dans le village un forestier et un sergent des bois, qui recevaient par an : le premier, 42 sous 10 deniers; le dernier, 6 livres.
C'était à Rebecq que siégeait la cour féodale des sires d'Enghien en Brabant, cour qui jugeait aussi au criminel. Cette cour avait juridiction sur un grand nombre de fiefs, dont le plus important était la seigneurie de Tubise, ancien démembrement de ce que l'on appelait le Fief de Brabant (dleen van Brabant) des Enghien, comme nous l'avons dit à l'article TUBISE.
Les seigneurs d'Enghien se qualifiaient quelquefois princes de Rebecq ou relevaient leur seigneurie à titre de principauté (principaetscap van Rebecq, relief du 17 mars 1608; prinsdom van Rebecq, r. du 22 décembre 1635). L'usage seul autorisait cette prétention, qui n'eut sans doute d'autre origine que la grande importance de la
terre d'Enghien et la puissance des familles d'Enghien, de Luxembourg, de Bourbon, d'Arenberg, auxquelles elle appartint successivement. Selon le chroniqueur Colins, la principauté comprenait en outre Hennuyères et Ronquières, autres villages brabançons où les sires d'Enghien avaient toute justice.
Les seigneurs d'Enghien prétendaient avoir le droit d'arrêter et de mettre en liberté le criminel que leurs officiers trouvaient dans leurs domaines, en Brabant;
d'accorder un pardon complet à ceux qui s'y rendaient coupables d'un homicide. D'après eux, les ducs de Brabant n'y avaient que le son de cloche, les hommes pour aller en l'ost
(en cas de guerre), les tailles (ou impôts) et les corvées.
Sources:
Extraits de "Géographie et histoire des communes belges", Tarlier et Wauters
Le roi de France Henri IV, à l'époque où il vendit Enghien aux Arenberg, en sépara la Ferme de Court, à Rebecq, qu'il céda, avec 20 bonniers de terres, de prés et de pâtures, à sire Jacques de Landas, chevalier, seigneur de Loveny ou Louvegnies; le fils de ce dernier, qui portait le même nom et les mêmes titres, en fit le relief par devant la cour féodale de Brabant, le 21 juillet 1643.
Copie authentique des lettres d'octroi accordées par Albert et Isabelle à Henri IV de France pour pouvoir
vendre les terres d'Enghien (18 août 1601)
Acte de vente originale de la principauté de Rebecq à Charlesd'Arenberg (2 avril 1606)
Autorisation de la vente de Rebecq à Charles d'Arenberg signée par Albert et Isabelles, le 17 mars 1608
C’est en 1824 que Rebecq fut fusionnée avec le hameau de Rognon. Depuis ce moment et jusqu’en 1977, sa dénomination officielle fut « Rebecq-Rognon ». Lorsqu’en 1977, la fusion des communes de
Belgique fut décidée, Rebecq se vit adjoindre les villages de Quenast, Bierghes et Wisbecq (Saintes). Plusieurs personnages célèbres vécurent à Rebecq: Jean-Baptiste Rousseau y passa
quelque temps lors de son exil. Il semble avoir vécu dans un château, aujourd’hui disparu à la Genette. C’est ici que naquit Ernest Solvay, créateur de la soude, dont on peut encore voir la maison
natale.
La commune propose une variété de choses à voir: telles que les Moulins, les anciens Hospices, l’Eglise Saint Géry, les musées de la bière et du porphyre, les différentes
expositions ou à faire : les marches et promenades possibles dans la commune, etc.
Rebecq vers 1840, aquarelle peinte par Odile Minne (Archives rewisbique)