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Archives du Rewisbique - Agriculture, ruralité
Les méthodes agriculturale appliquées à Rebecq au XIXe siècle

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fermes rebecq

C'est dans les actes de bail à ferme que nous trouvons directement comment nos anciens cultivaient la terre et entretenaient leur patrimoine. Si tenir une grande exploitation agricole semblait de bon rapport, il apparaît que la impliquait une grande maîtrise des connaissances agriculturales, l'apport d'une main-d’œuvre importante et beaucoup de sagesse en matière prévisionnelle. Le danger d'une mauvaise récolte, due à un climat médiocre, celui d'une ponction importante des récoltes par des réquisitions en temps de guerre, etc., demandait aux fermiers de l'époque à organiser le travail de la terre avec intelligence et pragmatisme.

L'exemple que nous reprenons ci-dessous est la démonstration de l'importance d'une bonne gestion des terres et des cultures, à l'époque où il n'y avait pas encore de mécanisation, de mondialisation, etc. Il s'agit d'un acte de bail passé le 31 décembre 1838, par le fermier Pierre Minne, qui décide de passer la main à son fils, Valentin. Afin de s'assurer de la bonne continuité de la mise en valeur de son patrimoine, le père fait établir par le notaire Carlier, en résidence à Tubize, un acte de bail à ferme d'une durée de 9 années "sans que le preneur ne puisse se prévaloir d'une reconduction tacite". D'emblée, on remarque que les termes du contrat passé entre le père et le fils sera très contraignant.

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La ferme Millecamps, sur la carte Vandermaelen (Cartes de Vandermaelen géoréférencées - Géoportail de la Wallonie)

La ferme dite "Millecamps" est de grande importance. Elle comporte un corps de logis servant au fermier, avec une grande porte cochère pour y rentrer, deux bâtiments en ailes servant d'écuries pour les chevaux, d'étables à vaches, granges, remises, greniers et d'autres bâtiments servant à l'exploitation, jardins potagers et à fruits, et autres circonstances et dépendances, plus le verger et le terrain sur lequel la ferme est bâtie, d'une contenance de 3 bonniers, 2 perches et 48 aunes. Outre ce qui précède, le bail implique également une quarantaine de pièces de terres à cultiver, de prairies, vergers, etc.

Le preneur s'engage à cultiver, fumer et ensemencer les terres en temps et saisons convenables sans pouvoir les épuiser, de ne pas y cultiver des plantes nuisibles telles la moutarde, bettes et chicorées; il s'engage à remettre les terres à la fin de son bail en bon état de culture et de fumure sans qu'il ne puisse prétendre à une quelconque indemnité, de maintenir les prairies en bon état, d'en répandre les inégalités et supprimer les taupinières et de les fumer raisonnablement.
Il devra "saigner" les eaux, les rigoler et les diguer autant qu'il sera nécessaire.
Il conservera les limites et les bornes et veillera à entretenir les servitudes de manière à ne permettre aucun empiètement.
Sous peine de dommages et intérêts ou de résiliation de bail, il lui est interdit de changer la destination des terres, de transformer un champs en pâture, etc., de sous-louer, d'échanger les terres avec qui que ce soit.

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Travaux des champs au XIXe siècle (Bordeaux, 33-Gironde, Musée d’Aquitaine - www.muses-aquitaine-bordeaux.fr)

Il ne pourra vendre aucune paille, mais les convertir en fumier, restituer au moment de sa remise de bail, tous les fumiers et pailles non utilisés sans en réclamer quelconque indemnité. Il devra aussi conserver le nombre de chevaux et vaches que réclame la ferme.
Il devra entretenir et réparer les chemins longeant les propriétés, supporter toutes les charges communales sans réclamer une baisse de son bail.

Les bailleurs pourront faire planter des arbres montants sur les bords des chemins. C'est le bailleur qui aura à rechercher les plants, les planter, les entretenir en les entourant d'épines et les tenir en bon état de croissance
Il répondra de la conservation des arbres et versera un franc par an et par arbre manquant. Il devra entretenir les haies en bon état de clôture, supportera les ébranchages, tailles des haies et taillis, l’échenillage des arbres, etc. Le droit de chasse et de pêche ne faisant pas partie de la chose louée, ce droit appartiendra au bailleur. Le loueur veillera, sous peine d'astreintes, à ce qu'aucun empiètement sur les droits de chasse et de pêche ne se produise. Le loueur ne pourra prétendre à aucune indemnité pour mauvaises récoltes, fourragement des gens de guerre, etc. Lors de la fin de son bail, le fermier devra laisser à la disposition du fermier qui lui succédera ou du loueur, toutes les cultures qui se trouveront croissant dans les champs, sans en demander une quelconque indemnité. Il devra remettre au moins six bonnier de terres cultivable en jachère à la fin de son bail.

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Acte de bail de la ferme Millecamps passé le 31 décembre 1838 à Rebecq (Notaire Carlier de Tubize) - Archives du Rewisbique

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